5 à 10% des adolescents en France seraient cyberdépendants … c’est beaucoup et peu à la fois. Beaucoup car les dangers pour ces adolescents sont réels ; peu car cette cyberdépendance n’est pas la plus préoccupante en comparaison à celles concernant le tabac, l’alcool ou encore le cannabis.
Pourquoi devient-on addictif ?
L’addiction en général peut se comprendre comme une tentative de solution liée à une difficulté de séparation. Face à l’insupportable manque, l’addiction tente de combler, de rassurer, et d’apaiser. Et justement, l’adolescence est LA période de la nécessaire séparation : abandonner l’image toute-puissante et protectrice de ses parents, abandonner « le paradis de l’enfance » pour pouvoir se construire dans son individualité. Grandir c’est se séparer et se séparer ça fait peur ! Jeux vidéo en réseau, internet, téléphone portable … Un point commun : être en lien, être « attaché ». La cyber-communication devient « le doudou » des adolescents …
Des bénéfices de ces nouvelles formes de liens …
Au moyen des forums où l’on peut échanger des conseils à un certain moment de sa vie, des groupes d’amis « Facebook », des jeux Massively Multiplayer Online, on favorise une forme de rencontre et de liens sociaux, sans les inconvénients d’un engagement à long terme. On « consomme » du conseil et du soutien.
Les jeux vidéo ont quant à eux les mérites du jeu (développement de l’imaginaire et de la créativité, partage, stratégies, plaisir, évasion … ). Dans un monde difficile et complexe, les mondes virtuels permettent d’extérioriser et d’élaborer une forme d’agressivité, favorisent le sentiment de compétence et la mobilisation de certaines compétences cognitives.
… au danger de l’addiction
Internet et les chats sont les vecteurs d’une relation où l’émotion est mise à distance : on a du mal à évaluer la répercussion émotionnelle chez l’autre.
La création d’une personnalité virtuelle peut fragiliser la construction de l’identité. Dans le jeu et sur le net, l’adolescent existe, on le respecte, il se sent superpuissant, dans la réalité il n’en est rien. Ce contraste peut alors appauvrir les engagements dans la réalité, renforçant l’attachement que l’adolescent a pour le personnage qu’il s’est créé.
Que faire face à un enfant addictif ?
· Savoir précisément à quoi joue son enfant pour pouvoir en parler et partager (la peur des parents vient souvent de l’appréhension de l’inconnu)
· Réguler le temps passé devant l’ordinateur c’est à dire mettre un cadre comme le suppose tout modèle éducatif
· La dépendance est un affaiblissement du circuit de la volonté, un discours sur la motivation et l’envie n’a donc aucun effet. Aider n’est pas accabler, ce n’est pas demander à l’enfant d’arrêter son comportement addictif mais l’aider à élargir sa gamme de plaisirs dans la vie.
Quelle que soit l’addiction, l’origine de la dépendance n’est ni le jeu, ni l’ordinateur, ni le portable, mais la fragilité psychologique de la personne