« Il n’a que NON à la bouche », « Il râle tout le temps pour tout, c’est insupportable », « C’est un capricieux, je n’ai aucune autorité sur lui » …
La colère, appelée parfois « caprice », est un mode d’expression classique chez l’enfant de 2 à 4 ans.
A cet âge, il prend conscience qu’il a une pensée différente de celle de ses parents. S’opposer est une étape indispensable qui l’aide à s’affirmer et à se construire. Durant cette période, dire « non » à son enfant est un acte d’amour puisque ce non lui permet de poser un cadre qui l’apaise. « L’enfant roi » à l’inverse est cet enfant qui, par l’absence de limites, se vit dans un sentiment de toute puissance qui le déborde et l’angoisse.
L’opposition de votre enfant persiste voire s’accentue avec l’âge … ?
Vous l’aurez compris, la clé réside dans le cadre. L’adulte, en reprenant le contrôle, garantit sa fonction de contenant et ainsi abaisse le niveau d’anxiété chez son enfant.
Alors comment reprendre le contrôle, poser le cadre ? Ce que l’on appelle cadre n’est pas synonyme d’autorité. Il ne s’agit pas de crier plus fort que lui ou de rentrer dans un « ring » infernal tous les jours.
Le cadre peut se résumer en 3 C : CONSISTANCE, COHÉRENCE et CLARTÉ
Il n’existe pas de grand livre de l’éducation que les parents pourraient consulter pour savoir ce qui est bien et ce qui est mal, où faut-il dire oui et où il faut poser la limite. Ce livre n’existe pas, tout simplement parce que tout dépend de vous, de votre personnalité, de votre histoire personnelle, de votre culture … Ce que vos voisins considèrent comme intolérable, sera pour vous une banalité et vice et versa. Alors trois conseils :
– N’écoutez pas les conseils ou critiques de vos voisins.
– Ce qui est réellement important dans la limite n’est pas tant son contenu mais plus sa fonction contenante et régulière. Faites en sorte que vos « non » soient de vrais « non » et que vos « oui » de vrais « oui ». Une fois posée la limite doit être maintenue dans le temps et la consistance.
Prenons un exemple : votre enfant fait tomber sa fourchette à table. Faut-il le gronder ou pas ? La réponse à cette question n’est pas essentielle, ce qui compte est que la réponse doit être maintenue dans le temps. Si vous décidez de ne rien dire, alors le lendemain quand sa fourchette tombera à nouveau, votre réaction doit être la même. Si vous le disputez, l’enfant ne pourra pas intérioriser les limites car elles changent constamment.
– Gardez une ligne éducative claire entre parents. Mettez-vous d’accord sur les limites que vous souhaitez donner à votre enfant. Evitez de vous contredire devant lui ou de changer d’avis en cours de route, il aurait l’impression de semer le doute, et son opposition serait justifiée.
Le rôle d’un parent est donc d’imposer ses limites clairement, sans pour autant entrer en conflit. Ces limites stables, gérées avec cohérence et décidées en commun par les deux parents, permettront ainsi à l’enfant de grandir avec plus sérénité.
Copyright Cogito’Z – Audrey Platania