Votre adolescent face au travail scolaire
Paroles de parents : « Mais qu’est-ce qu’il se passe dans sa tête ? » « L’adolescence de mon enfant me fait peur, je ne sais plus comment le gérer… » « Il ne comprend pas que c’est pour son avenir, il se met en danger »
Paroles d’enfant : « Mes parents sont toujours sur mon dos, ils ne comprennent pas que je ne suis plus un enfant» « Je suis en colère contre eux et en même temps j’aimerais tellement qu’ils soient fiers de moi »
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L’adolescence n’est pas un état mais un processus dynamique, un mouvement et parfois une tempête sur les plans corporel, social, mental, intellectuel et affectif. C’est un moment essentiel de transition pour « devenir ». Grâce à la maturation de son système intellectuel et cognitif, l’adolescent peut s’approprier des règles, mais il ne peut intégrer des règles qui ne sont pas en accord avec ses besoins.
Ainsi, on ne peut pas par exemple demander à un adolescent de se coucher à 21h le soir si son besoin physiologique de sommeil n’est que de 6h. On ne peut pas non plus dire à l’adolescent de ne pas travailler avec la musique ou la télévision s’il a besoin de partager son attention sur plusieurs sources d’information pour être vraiment efficace sur une tâche. On ne peut pas non plus imposer à l’adolescent de faire des « fiches de révisions » si sa mémoire fonctionne différemment. On ne peut pas lui imposer un planning de travail si ses stratégies de planification sont plus dans l’immédiateté. En fait, on ne peut pas imposer sa propre manière de faire, de se gérer, et d’apprendre à un individu qui ne fonctionne pas comme nous. Par contre on peut proposer, tâtonner avec lui d’expériences en expériences, d’essais en erreurs, de réajustements pour l’accompagner à découvrir, décoder, et contrôler sa propre manière de penser et d’apprendre.
L’enjeu du discours adulte face à l’adolescent n’est pas de dicter des règles qui sont efficaces pour lui mais de l’accompagner dans la découverte de ses propres règles. Voilà toute la difficulté de cette étape délicate du développement : on ne peut pas demander à un adolescent de se conformer à un cadre préétabli mais on ne peut pas non plus le laisser errer dans des libertés non constructives. L’enjeu est de construire un cadre bienveillant où l’espace de construction est permise dans les limites nécessaires à sa protection.
Copyright Cogito’Z – Audrey Platania