Les résultats de l’étude PISA, mis en lumière par la Conseil d’Analyse Economique, montrent que les élèves français sont plus anxieux, moins persévérants, et ont moins confiance en eux, que leurs camarades des autres pays de l’OCDE !
Les chiffres issus de cette étude (menée simultanément dans la plupart des pays développés) semblent en effet sans appel :
– les élèves français sont plus anxieux que les élèves des autres pays (en particulier, les filles sont beaucoup plus anxieuses que les garçons !)
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– ils sont également nettement moins persévérants
– et enfin, ils ont beaucoup plus le sentiment que les autres de ne pas avoir de maîtrise sur ce qui leur arrive, et d’être soumis aux événements extérieurs (sentiment qui concerne d’ailleurs aussi les adultes français !)
Le lien entre tout cela pourrait bien être le manque de confiance en sa propre valeur : en effet, si l’on a confiance en ses ressources, on est plus enclin à perséverer (car on a des chances de réussir), et on a davantage le sentiment d’être maître de son destin !
Ces spécificités sont-elles liées au système scolaire français ?
On serait tenté de le croire, car de manière plus générale, l’étude montre que l’école est davantage un lieu de défiance (et moins de coopération) en France qu’ailleurs : plus d’un tiers des élèves considèrent que leurs relations ne sont pas bonnes avec leurs enseignants, soit un des plus hauts niveaux au monde. Et plus de la moitié des élèves français considèrent que leur enseignant ne leur donne que rarement la possibilité d’exprimer leur opinion en cours, soit là encore un niveau particulièrement élevé.
Mais quelles sont les conséquences de cette situation ?
Si tout ceci interpelle, c’est qu’il a été démontré que le caractère consciencieux (c’est-à-dire la persévérance, l’autodiscipline, l’application, la capacité à différer les plaisirs immédiats, eux-mêmes liés à la confiance en ses propres capacités), était le meilleur prédicteur de la réussite scolaire.
De plus, les compétences sociales et la confiance en soi sont devenues essentielles dans le monde professionnel, avec la croissance des activités de services.
Pourtant, le manque de persévérance et de confiance en soi ne sont pas une fatalité !
Aux Etats-Unis, des programmes expérimentaux ont montré que des interventions peu coûteuses visant à accroître la confiance en soi-même et dans les autres, par le travail d’équipe, la réflexion sur ses points forts, ou tout simplement le sport, permettaient d’augmenter significativement la réussite des élèves, en particulier des plus défavorisés.
De plus, certaines pratiques pédagogiques répandues dans d’autres pays que la France, ont des conséquences démontrées sur ces aspects : PISA révèle que les enseignants français utilisent beaucoup moins qu’ailleurs la personnalisation, c’est-à-dire le fait de donner des exercices différenciés aux élèves en fonction de leur niveau. Ils sont aussi moins nombreux que leurs confrères d’autres pays à faire travailler les élèves en groupes, sous forme d’ateliers. Enfin, l’évaluation en France est la plupart du temps descendante, et comparative entre élèves, ce qui a tendance à entretenir la défiance et l’anxiété.
Autant de pistes pour une école de demain qui puisse préparer au mieux à un parcours scolaire et professionnel épanouissant !
Pour en savoir plus : http://www.cae-eco.fr/IMG/pdf/cae-note048.pdf