Au collège, en particulier en 4ème – 3ème, il arrive que des élèves jusque-là brillants aient des résultats en baisse …
Oui, ça n’est pas systématique, mais cela arrive, vers la 4ème. Cela s’explique par deux facteurs :
– L’ado à cet âge connaît une transformation importante de son développement cognitif, des structures logiques se mettent en place, la pensée devient plus abstraite. L’ado a besoin de temps pour prendre le contrôle de tout ça, c’est un peu brouillon au début.
– Et puis les programmes scolaires. Jusqu’au début du collège, on est davantage dans la mémorisation. En 4e ça change, on demande à l’enfant de penser sur ses connaissances, les mettre en lien, de formuler une problématique, d’argumenter. C’est nouveau et cela peut donc poser des difficultés au début.
Mais il est très possible qu’après un temps d’adaptation, les résultats scolaires se redressent … D’autres ados en revanche perdent pied plus longtemps.
Que faire quand le décrochage scolaire s’installe ?
Il peut être bien de faire mener un bilan psychologique complet. Un bilan bien mené va mettre à jour les origines des difficultés scolaires. Ce peut être un problème cognitif qui n’avait pas été repéré avant, par exemple une dyslexie que l’ado ne parvient plus à « compenser » par certaines stratégies d’apprentissage. Ce peut être aussi un problème affectif : certains jeunes sont dans un état de grande fragilité, car une estime de soi déjà chancelante est souvent accentuée à l’adolescence.
De plus, à l’adolescence, plus qu’à toute autre période, un bilan psychologique peut en lui-même avoir des effets thérapeutiques. Car il va donner à l’ado une photo de lui, de son fonctionnement. Ca le rassure et lui donne des pistes pour piloter tout ça.
Et à la maison au quotidien, y a-t-il des choses à faire ?
Accompagner l’ado « décrocheur » pendant ses devoirs est bénéfique. Sauf qu’à partir d’un certain âge, si c’est le parent qui accompagne, cela finit en conflit : l’ado sent qu’il a besoin de quelqu’un mais ne supporte pas que ça soit ses parents. Il peut donc être bien de faire appel à un tiers : un autre membre de la famille, un étudiant rémunéré …
Par ailleurs, quoi qu’il arrive, et même si on doit en arriver à punir, il faut toujours conserver un regard et une attitude confiants et positifs sur l’ado. Il faut absolument lui montrer qu’on croit en ses capacités, qu’on ne le considère pas comme un « glandeur », si on veut que lui-même ne se considère pas comme tel.
D’autant que bien souvent l’ado a peur de ne pas être à la hauteur.
Comme dit Marcel Rufo, le parent doit rester le plus grand supporter de son enfant !
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