A l’école primaire, comment en tant que parent éviter les conflits à l’heure des devoirs ?
La bonne attitude, surtout dans les premières années du primaire, consiste à accompagner l’enfant de manière positive. L’enfant, quand il fait ses devoirs, a besoin d’approbation et de jubilation de la part du parent : cela veut dire valoriser les progrès et les efforts de son enfant, complimenter ses réussites. Car, comme chez le tout-petit, le développement cognitif de l’enfant se fait dans le plaisir d’une relation à l’autre encourageante.
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Au début de la séance de devoirs, il faut regarder avec l’enfant ce qu’il y a à faire, et essayer d’estimer avec lui le temps nécessaire. Cela fait réfléchir l’enfant sur la difficulté de la tâche et sur ses propres compétences. Petit à petit il y arrivera d’une manière automatique et implicite, de la même manière que nous adultes arrivons à planifier notre travail.
A l’inverse, il faut éviter de dire à l’enfant « Fais tes devoirs le plus vite possible et tu seras tranquille ». Tout d’abord, cela introduit une idée de challenge et de compétition qui provoque chez l’enfant une angoisse de performance, et souvent cela ne fonctionne pas. Ensuite, cela véhicule une image négative des devoirs. Que sont donc les devoirs pour qu’on s’en débarrasse comme on se débarrasserait des déchets ? Attention à ce qu’on raconte à nos enfants …
Que faire si, malgré les efforts que l’on peut faire en tant que parent pour adopter la bonne attitude, les conflits deviennent la règle ?
Tout d’abord, on pourra s’assurer via une consultation chez un psychologue (avec une spécialisation dans les troubles de l’apprentissage) que les difficultés rencontrées ne sont pas liées à un problème cognitif chez l’enfant, une dyslexie ou une dyspraxie par exemple. C’est plus fréquent qu’on ne le croit …
Cela éliminé, on s’interrogera sur le volet affectif, sur ce qui se joue dans la relation avec le parent pendant les devoirs, quel problème y est cristallisé. Ce peut être multiple : une insécurité de l’enfant avec le parent, du parent lui-même par rapport à l’école …
Lorsque les devoirs tournent systématiquement au conflit, on peut aussi être tenté en tant que parent de prendre de la distance …
Quand l’émotion est trop envahissante, que ce soit pour le parent comme pour l’enfant, mettre de la distance est un acte essentiel pour pouvoir retrouver de l’écoute et de la disponibilité. Mais mettre de la distance ne veut pas dire fuir ou éviter la situation difficile, il est indispensable de continuer à se questionner sur des solutions possibles, de chercher avec l’enfant des issues pour qu’il se sente toujours accompagné par le parent. On teste des idées, on tâtonne ensemble, on crée des situations nouvelles pour voir « si ça marche ». Une des solutions à tester peut être de prendre une tierce personne, un soir ou deux par semaine, mais le parent doit toujours rester l’allié de son enfant dans cette aventure.
Si malgré toutes les tentatives le conflit installé se cristallise et perdure, c’est qu’il y a peur. Mais peur de quoi ? Et de la part de qui, l’enfant ou le parent ? Telles sont les questions à résoudre.
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