Informer ? Encadrer ou interdire ?
Les adolescents semblent parfois entretenir des relations difficiles avec l’alcool… qu’en est-il vraiment ?
Deux études de référence nous aident à faire le point.
En 2015, l’enquête Espad a effectivement mis en évidence une croissance de la consommation d’alcool chez les jeunes au cours des dernières années.
13% des jeunes de 16 ans disaient avoir eu une consommation très régulière d’alcool au cours des 30 derniers jours (plus de 10 fois !), contre 7% en 2003. Sans surprise, les garçons consomment plus que les filles.
Maigre consolation, dans le même temps, on assiste à une baisse de l’usage du tabac et du cannabis !
L’enquête Ireb ensuite, montrait déjà en 2007 que, à 16-17 ans, près de 20% des garçons et 12% des filles avaient des conduites régulières d’abus (voire de dépendance) vis-à-vis de l’alcool.
Cette étude met par ailleurs en évidence un phénomène intéressant : les plus petits consommateurs sont ceux dont les parents ont une attitude d’interdiction ; alors que les jeunes ayant des comportements d’abus ont plus souvent des parents qui « dissuadent » (seulement) voire ne disent rien.
Un argument pour la prohibition, plus que pour l’encadrement de l’usage ?
La même étude Ireb montre aussi qu’il existe un lien entre forte consommation d’alcool et montant d’argent de poche élevé. Attention à l’usage des « allocations » mensuelles supérieures à 50 ou 100 euros … ?
En tant que parent, que faire ?
Selon le Pr François Besançon, « C’est à l’âge de 11 ans que l’enfant est le plus réceptif à cette conversation (sur l’alcool). (…) Avant, il est rarement intéressé. Après, il croit rarement ce que lui disent ses parents … »
C’est ainsi qu’il est conseillé d’aborder avec son enfant de manière préventive les questions suivantes :
– quels sont les risques liés à l’alcool ? (accidents de la route, violence, rapports non voulus et non protégés …)
– combien boire sans risque ?
– comment refuser un verre d’alcool ?
La prévention est bien sûr clé, mais que faire si votre ado manifeste déjà des comportements d’abus (que ce soit des abus ponctuels, mais réitérés, lors de soirées – ce qui est le cas le plus fréquent ; ou un début de dépendance) ?
Les spécialistes s’accordent à dire qu’en parler, aborder et nommer le problème, est nécessaire, que le silence ne peut qu’aggraver la situation.
Lorsqu’une aide externe s’avère nécessaire, le premier point d’entrée peut être la ligne Ecoute alcool au 0811 91 30 30.
Le médecin traitant, les centres d’alcoologie, ou une assistante sociale, peuvent ensuite être des ressources précieuses.