Punitions, récompenses, cadeaux de Noël… et jeux vidéo
Récompense ou punition ?
Paroles de parents : « Si tu continues comme ça, tu peux faire un trait sur tes cadeaux de Noël ! », « C’est donnant-donnant, tu améliores ta moyenne et tu auras le droit de jouer à tes jeux vidéo qui te lobotomisent le cerveau ! », « Plus rien ne marche, on dirait qu’il se fiche de toutes punitions… »
Paroles d’enfant : « Je devrais être payé pour aller à l’école ! »
Paroles de psy : Punition ou récompense ? …
Renforcer un comportement, c’est le marquer par une conséquence directe qui va permettre au cerveau d’enregistrer la situation comme potentiellement agréable ou désagréable. On distingue deux grands types de renforcement : le renforcement négatif et le renforcement positif.
Le renforcement négatif : la conséquence d’une action est désagréable. Le cerveau enregistre cette action comme génératrice de stress, de douleur, de déplaisir. C’est le coup de bâton. Le renforcement négatif est à l’origine de la sécrétion de cortisol, hormone du stress, qui va déclencher « le circuit de la punition » c’est-à-dire que face à des situations potentiellement source de cortisol, le cerveau humain va chercher des stratégies de fuite pour évacuer au plus vite le cortisol de l’organisme.
Le renforcement positif : la conséquence d’une action est source de plaisir. Le cerveau enregistre cette action comme potentiellement génératrice de satisfaction ! C’est la carotte. Le renforcement positif est à l’origine de la sécrétion d’endorphine, hormone du plaisir, qui va déclencher le « circuit de la récompense » c’est-à-dire que face à des situations potentiellement sources d’endorphine, le cerveau humain va chercher des stratégies d’action pour se procurer une dose d’endorphine, véritable bouffée d’ivresse positive pour l’organisme. Alors cortisol ou endorphine ? Endorphine bien sûr !
Si l’enfant a associé travail scolaire et cortisol, toute son énergie va être allouée à tenter de fuir et d’éviter tout ce qui a trait à l’école. Le punir, c’est renforcer le cortisol, c’est donc renforcer ses stratégies d’évitement, on va donc dans le sens inverse de notre objectif. Et prudence, le punir de cadeau de Noël, transformer le père Noël en père Fouettard, c’est envoyer clairement un tsunami de cortisol à vos enfants qui pour se protéger de la violence de ce stress vont complètement désinvestir leur travail scolaire !
Profitons de Noël pour valoriser, récompenser et gratifier nos enfants pour tous leurs côtés positifs que l’angoisse de l’échec scolaire nous fait trop souvent perdre de vue. Mais le récompenser, ne veut pas forcement dire trouver le plus fabuleux des cadeaux, c’est surtout et avant tout exprimer votre fierté !
Les jeux vidéo : un cadeau empoisonné ?
Les jeux vidéo arrivent en tête des listes de Noël. C’est la génération des années 2020 !
Il existe 2 grandes catégories de jeux : ceux auxquels on joue seul, et les jeux en ligne sur internet qui se jouent en réseau. Ce sont ces derniers qui peuvent généralement créer les plus fortes dépendances car le principe suppose que tout joueur reste impliqué dans l’évolution de son équipe. Cependant pas de panique ! Le jeu vidéo est d’abord un jeu avec toutes ses vertus : l’imaginaire, la créativité, les mondes fantastiques, le partage, les stratégies, le plaisir, l’évasion… Pour certains enfants c’est même un moment de pause essentiel à la fin d’une journée scolaire où leur niveau d’attention était au maximum, comme peut l’être pour un adulte le fait de boire un thé ou lire le journal.
Ce qui est essentiel quand on est parent c’est :
– Savoir précisément à quoi joue son enfant pour pouvoir en parler et partager (la peur venant souvent de l’appréhension de l’inconnu)
– Réguler le temps passé devant l’ordinateur c’est à dire mettre un cadre, comme le suppose tout modèle éducatif !
Copyright Cogito’Z – Jeanne Siaud-Facchin & Audrey Platania 2009