L’enquête internationale Pisa, récemment publiée, apporte un éclairage intéressant sur les performances des écoliers français, pour peu qu’on s’attache à la lire de manière détaillée.
Pisa, c’est tout d’abord une étude menée dans 65 pays, auprès d’élèves de 15 ans. Compréhension de l’écrit, maths, sciences, telles sont les matières des épreuves auxquels sont soumis un échantillon de lycéens. Les mêmes exercices sont demandés dans les différents pays, afin de pouvoir comparer les performances des élèves – et donc implicitement des systèmes scolaires.
Pisa, c’est ensuite un classement : la France se retrouve à la 21e place du podium, avec des performances assez homogènes dans les trois matières (lecture, maths, sciences). Elle fait ainsi partie d’un gros peloton de pays « dans la moyenne » (avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Danemark et la majorité des pays européens …), obtenant des résultats honorables – mais positionnés derrière les pays « champions ». En effet, les pays obtenant les meilleurs résultats scolaires sont : la Corée du Sud, le Japon, la Finlande, le Canada, l’Australie …
Pisa, c’est surtout une étude des facteurs qui expliquent ce classement :
On y apprend que les jeunes Français ont deux points forts :
– ils savent bien restituer des connaissances scolaires
– ils savent également plutôt bien rechercher des informations pertinentes dans un document.
En revanche, ils ont plus de difficultés à :
– mobiliser des connaissances face à des situations qui sortent du cadre scolaire
– exercer leur esprit critique
– rédiger des textes construits
Serait-ce là le miroir des objectifs que se fixe le système scolaire français … ?
On y voit aussi que la France fait partie des pays où le milieu social joue un rôle plutôt important dans la réussite scolaire, ce qui pose bien entendu question dans un pays particulièrement attaché à l’école comme vecteur de promotion sociale et d’égalité des chances.
Pisa nous fait réfléchir, enfin, sur le bien-fondé d’une focalisation exclusive sur les indicateurs de ce classement. Si la Corée se classe dans le trio de tête, c’est au prix d’horaires scolaires particulièrement lourds, d’une très forte pression psychlogique mise sur les élèves (généralisation des cours complémentaires), et d’un usage élevé du par coeur.
Au-delà de l’aridité des chiffres, on en revient donc à la question de savoir quels objectifs prioritaires on assigne à un système scolaire, et quels adultes on ambitionne qu’il contribue à construire …